LES CANADIENS ADMETTENT AVOIR CONTREVENU
À LA LOI INTERDISANT LA PUB AUX MOINS DE 13 ANS


On savait que l'équipe de hockey montréalaise avait diffusé dans les écoles primaires du Québec un petit cahier pédagogique pour souligner son centenaire. Des critiques avaient reproché à l'équipe sportive d'avoir camouflé un message publicitaire sous le couvert d'une activité d'apprentissage. Suite à une enquête de l'Office de Protection du Consommateur et devant le risque de poursuite judiciaire, les dirigeants de l'équipe ont reconnu leur faute et se sont engagés à ne plus recommencer.

Certains on jugé que cette publicité ne méritait pas d'être condamnée puisque la publicité est partout. Pour l'organisme Edupax, c'est là une raison de plus pour interdire la publicité à l'école. L'école a pour mission de former des citoyens critiques, et non des consommateurs vulnérables aux techniques de manipulation publicitaire.

Selon Edupax, la société québécoise attend de cette équipe sportive centenaire, enracinée dans la culture et l'histoire du Québec, qu'elle respecte les lois québécoises, surtout celle qui interdit la publicité aux moins de 13 ans. Trois citoyens sur 4 appuient cette loi, même si le Québec est la seule juridiction au Canada et en Amérique du Nord à l'avoir adoptée il y a plus de 30 ans. Devant la hausse des budgets de publicité ciblant les enfants et de messages toujours plus puissants, la société compte sur l'OPC pour veiller au respect de la loi, même si une partie des supporteurs de l'équipe sportive préfèreraient fermer les yeux.

La somme consentie par le gouvernement du Québec pour financer cette publicité est elle aussi une erreur : 253 000$.
L'État ne peut pas financer un projet interdit par la loi même lorsqu'il prend les allures d'une activité éducative.

Selon Jacques Brodeur, éducateur physique retraité et conseiller en éducation aux médias, «le cahier promotionnel des Canadiens n'a ni aidé les enfants à mieux écrire, ni contribué à faire diminuer le décrochage, ni favorisé la pratique sportive.» Pour cet enseignant retraité, «si la société veut améliorer le français écrit et parlé, contrer l'abandon scolaire et neutraliser la pandémie d'obésité, il faut neutraliser les impacts négatifs de la surexposition des jeunes aux écrans. Ces impacts existent et ils sont abondamment documentés.»

La bonne nouvelle, c'est qu'il est maintenant possible de préparer les jeunes à domestiquer les écrans. L'éducation à l'image a fait la preuve qu'elle pouvait former des citoyens plus critiques, plus responsables, mieux alimentés et plus actifs. Les enfants et les adolescents d'aujourd'hui adorent apprendre à décrypter les messages publicitaires et à juger les contenus présentés sur les écrans auxquels ils consacrent plus de 40 heures par semaine. «Les dollars investis dans le cahier promotionnel des Canadiens auraient pu servir à aiguiser le sens critique des jeunes Québécois» ajoute Jacques Brodeur.

Source : EDUPAX, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. , Trois-rivières, 819-379-2132
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Jacques Brodeur a enseigné l'éducation physique durant 30 ans. Il est membre du Conseil d'administration de la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques du Québec (FÉÉPEQ) et agit comme bénévole pour EDUPAX, un organisme à but non lucratif ayant son siège social à Trois-Rivières. L'organisme se spécialise en éducation aux médias, en prévention de la violence et en promotion de saines habitudes de vie. Edupax intervient dans les écoles primaires et secondaires du Québec et de l'Ontario. L'organisme a effectué une tournée en France en mai-juin 2009 et a organisé le colloque SURDOSE MÉDIATIQUE et SANTÉ DES JEUNES à l'Université du Québec en Outaouais, les 5-6 novembre 2009. <http://uqo.edupax.org>